Pieds nus, en jean et chemise, les huit danseurs tissent des relations fluctuantes - en solo, en duo, en trio… - et déploient une inventivité secouante, en osmose avec les profondes pulsations rythmiques générées par les deux batteurs, sur scène à leurs côtés. Des cercles se (dé)nouent, des rondes se (dé)forment, des mains se tendent, des gestes se suspendent… Les corps s’abandonnent au plaisir de danser ensemble, si communicatif, à la fois archaïque et profondément inscrit dans l’instant présent.
Un jour, à Istanbul, Christian Rizzo a vu un petit groupe d’hommes exécuter ensemble une danse folklorique très brève et a été saisi par leur apparition comme par une épiphanie. Avec d’après une histoire vraie, il s’attache à restituer l’intensité abrupte et fulgurante de cette expérience, à laquelle le titre fait référence, sans chercher à reproduire une danse en particulier. Incarnant une masculinité affranchie des stéréotypes, fraternelle et sensuelle, au sein d’une communauté ouverte à des influences diverses, la pièce fait advenir un langage chorégraphique aussi singulier que vibrant.
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