Le

A 20h30

Musée National De L'Histoire De L'Immigration

75012 Paris

Entrée gratuite sur réservations

Le 20 mars

au Musée national de l'histoire de l'immigration - Paris (75)

organisé par les

Hauts lieux de la mémoire nationale en Île-de-France | ONaCVG

Naïma travaille dans une galerie d’art à Paris quand les attentats résonnent comme un électrochoc : cela la renvoie à sa peau mate, à ses cheveux bouclés, à ses origines, au silence de son père, et à la honte de son grand-père harki. A travers la relation qui lie Naïma à sa grand-mère, la gardienne du temple, elle reconstitue le puzzle de sa famille et interroge ses racines pour se reconstruire ! Non sans humour, les anecdotes familiales se succèdent et permettent à Naïma de se sentir apaisée.

Interview Sabrina Kouroughli:

Qu’est-ce qui vous a marqué à la lecture du roman d’Alice Zeniter ?

Depuis la création avec Gaëtan Vassart de ma compagnie La Ronde de Nuit en 2016, comédienne et metteure en scène, je m'intéresse à la question de l'exil. A travers une trilogie autour des grandes héroïnes de la littérature – nous montons une adaptation d'Anna Karénine de Tolstoï, Mademoiselle Julie de Strindberg et Bérénice de Racine –, et abordons le sujet sous l'angle de "l'aspiration à une autre vie et à l'émancipation".
Avec la collaboration artistique de mon complice, je m'éloigne aujourd'hui des classiques pour aborder autrement cette grande question qui m'occupe en tant qu'artiste de théâtre. En adaptant le roman L'Art de perdre d'Alice Zeniter, qui a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2019, j'aborde un autre visage de l'exil, plus tragique: celui qui a trait à la violence, à la guerre.

Quel lien particulier entretenez-vous avec l’histoire racontée dans ce texte ?

Cette pièce est de loin la plus intime que j'ai créée jusque-là. Comme Alice Zeniter, je suis d'origine algérienne. Son roman pose des questions qui m'habitent depuis longtemps , et y répond souvent. En particulier celle de la transmission, qui est au cœur de l'Art de perdre, dont la narratrice née en France, Naïma, part en quête de son histoire familiale qui ne lui a pas été transmise. Avec ses 600 pages, ses nombreux personnages et sa large étendue temporelle – la quête de Naïma la mène jusqu'à la guerre d'Algérie –, le texte m'a imposé de prendre un parti clair, tranché. Au départ, j'imaginais travailler avec un grand nombre d'acteurs, afin d'être la plus fidèle possible au roman, structuré en trois parties: la première racontant l'Algérie du père de Naïma, la deuxième la vie de la famille harkie en France, puis le voyage de Naïma en Algérie. J'ai finalement décidé de me concentrer sur les deux dernières parties, dont la dimension intime au théâtre.

Comment s’est fait le travail d’adaptation au plus près de la langue afin de condenser un roman de 500 pages en une pièce d’1h10 ?

Le confinement a influencé aussi largement mes choix d'adaptation et de mise en scène.
Pendant cette période, j'ai beaucoup travaillé en lycées sur le roman d'Alice Zeniter. J'ai fait jouer aux élèves les différents protagonistes de la première partie: le caïd du village qui tente d'empêcher les habitants d'adhérer au FLN dans les montagnes... Ce travail passionnant, que je propose de réaliser avec des scolaires dans chaque ville où je vais jouer, a résolu le problème de la partie historique du roman. Dans mon adaptation, elle n'existe que dans la parole de deux personnages: Naïma et sa grand-mère Yema.
En situant mon Art de perdre dans la cuisine de Yema, que celle-ci n'a presque jamais quittée, je place le spectateur au plus près de la parole de ces deux femmes que la langue, la culture et l'âge séparent, mais que l'amour réunit. Elles sont incarnées par la comédienne Fatima Aibout et moi-même. Régulièrement visitées par le fantôme d'Ali, mon grand-père dans la pièce et le mari de Fatima. Avec elle, nous portons non seulement la douleur de l'exil des Algériens après l'indépendance du pays, mais aussi celle de tous les déracinements.
www.larondedenuit.fr

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