Hourya Bentouhami-Molino est maître de conférences en philosophie à l'université Toulouse-Jean Jaurès.
Suffragettes tenues pour des hystériques précipitant la « ruine de la nation », noirs et indigènes sommés de cesser de « faire les nègres » et de feindre la souffrance, paysans indiens et « semeurs libres » criminalisés… : autant d’acteurs de la désobéissance civile qui tentent de résister à la violence de leur existence.
C’est en raison de leur propre anti-violence qu’il y a quelque chose d’irréductiblement sauvage dans leur lutte, qui engage avant tout l’exposition des corps. Questionner la désobéissance, c’est mettre en évidence ce qui relève de l’organisation asymétrique des rapports sociaux de sexe, de classe et de race.
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