par Dr Fabienne Lafont
Psychiâtre praticienne hospitalière au CHU sud Réunion, membre de l’Association Cause Freudienne à la Réunion
À notre époque, la prise de parole est à la fois proposée, incitée, provoquée, et en même temps canalisée, édulcorée, passée au crible des grilles d’évaluation qui vont mesurer ce qu’il convient de retenir de cette parole. Ainsi, pas de catastrophe sans la prise en compte de la parole des victimes, sans la mise en place de cellules de crise et interventions de « psy » dépêchés auprès des personnes, pas de faits qui ne soient copieusement commentés par tout le monde, via les réseaux sociaux … Parallèlement, si les audits se multiplient, les personnes sont en manque de reconnaissance, ont le sentiment de ne pas faire entendre leur voix, muselée par des évaluations dont les questionnaires se multiplient. Les discours sont rabattus sur la statistique, les grilles sont de plus en plus simplistes, gommant toute particularité comme un artéfact peu digne d’être pris en considération …
Comment la parole est-elle prise en compte à notre époque ? Quel usage en a-t-on ? Quel impact pour le sujet ? Dans quel « malaise dans la civilisation 1» notre société se débat-elle ?
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