Mozart ouvrira la saison 2020/2021 du Théâtre du Capitole avec une musique d’une
élégance et d’un raffinement sans pareils, celle de Così fan tutte. Pour servir cette
partition, l’un des grands talents d’aujourd’hui : la cheffe d’orchestre italienne
Speranza Scappucci. Conçue pour le Théâtre baroque de Drottningholm, la
merveilleuse production du metteur en scène Ivan Alexandre conviera notamment
la soprano Anne-Catherine Gillet, qui retrouvera la scène du Capitole pour sa
première Fiordiligi.
En août 1789, Les Noces de Figaro, reprises à Vienne, connaissent un succès tel que Joseph II commande à Mozart et Da Ponte un nouvel opéra buffa pour le théâtre de la cour. Così fan tutte, écrit et composé en quelques mois, rencontre un succès honnête. L’opéra, repris ensuite dans les théâtres allemands, connaîtra un accueil très favorable, mais sera l’objet de critiques sévères au XIXe siècle et ne réapparaîtra au répertoire qu’au cours du XXe siècle.
Pour sa troisième et dernière collaboration avec Mozart, Da Ponte écrit un livret original dont le titre est fourni par une réplique des Noces de Figaro. Avec un sujet vieux comme le monde (la fidélité conjugale), un procédé théâtral usé jusqu’à la corde (le déguisement) et un thème très en vogue au XVIIIe siècle (le pari), Da Ponte et Mozart font un opéra absolument neuf. Le livret met en scène six personnages sans aucun rôle secondaire, et développe l’unique thème du pari dans une progression dramatique limpide. Il adopte les allures de la farce, typiques de l’opéra buffa, mais cette trame laisse apparaître les fragilités, la cruauté, l’authenticité, l’émotion, les incertitudes. Le déguisement est le moteur même de Così fan tutte. Il permet d’observer comment les femmes seront infidèles et de démontrer ainsi le postulat de départ : così fan tutte (« elles font toutes de même »).
(Répétition générale : jeudi 24 septembre à 14h)
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