En décembre 2015, quelque chose vient de changer pour les réfugiés qui arrivent par milliers sur les côtes rocheuses des îles grecques : l’Europe a fait un geste. Le cadavre d’un petit garçon comme endormi pour toujours sur le sable, a semble–t-il troublé sa bonne conscience. Au Parlement Européen, un rapport s’alarme de la situation des femmes demandeuses d’asile et des difficultés spécifiques qu’elles rencontrent sur la route de l’exil. Elles forment, avec les enfants, la moitié de la population en mouvement. Un reportage photo est alors commandé par le Parlement à MARIE DORIGNY.
La photographe les suivra depuis les plages de Lesbos jusqu’aux foyers d’Allemagne. Il y a longtemps, qu’au fil de ses voyages, MARIE DORIGNY regarde et photographie les femmes, moitié silencieuse qui tisse un filet de sécurité autour du monde. Elles sont toujours en charge d’autres vies que la leur. Elles ne vont jamais seules. Il y des enfants au creux de leur ventre, au creux de leur bras, au bout de leur main. La mère à l’enfant est une image hors du temps. C’est pourtant au tournant de l‘année 2016 que ces photos ont été prises. La date est importante. Car le geste de l’Europe ne fut que de courte durée. Quelques mois plus tard, en mars, l’Union européenne et la Turquie signaient un accord pour réduire la migration vers l’Europe. Il n’y a donc plus autant de bras volontaires offrant secours et étreintes sur les plages de Lesbos, un cordon policier les empêche d’approcher. Ces photos racontent le maximum que l’Humanité sut offrir.
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