En Europe occidentale, les recherches sur le passage d’un monde de chasseurs-collecteurs à un monde paysan, ou Néolithique, ont pris leur essor durant la première moitié du XXe siècle. Le débat se situe alors autour de deux modèles. L’un favorise les migrations progressives, depuis le Proche-Orient, de communautés néolithiques détentrices des savoir-faire liés à l’économie agro-pastorale. Le second privilégie, au contraire, les derniers chasseurs-cueilleurs indigènes et leur capacité à initier ou adopter les innovations techniques et économiques du monde agro-pastoral. Durant les années 1980, le caractère exogène des céréales (blé, orge…) et des caprinés (moutons, chèvres) domestiques est définitivement démontré. Aujourd’hui, la plupart des auteurs s'accordent entre eux pour admettre que l’émergence des économies paysannes est due à l'arrivée de nouvelles populations et qu'il s'agit du résultat d'une colonisation. Et ce sont autour des dynamiques de diffusion des nouveautés techniques et économiques néolithiques (animaux et plantes domestiques, poterie, pierre polie, etc.) et de leur transformation progressive que vont se concentrer les questionnements.
Claire Manen
Dirrectrice de Recherche CNRS, TRACES
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