On prend le ciel et on le coud à la terre - Nouveau Gare au Théâtre

Du au

De 20h30 à 21h30

Nouveau Gare au Théâtre

94400 Vitry-sur-Seine

Faire taire une agitation, un vacarme, pour entrer dans un autre territoire que nous connaissons tous. Une respiration. Une liberté partagée à redécouvrir. Le présent du théâtre. Le présent du lien. Il faut être capable de ralentir, de faire taire le spectaculaire. Un certain équilibre entre le vide et le plein. Un temps offert à la résonance. Une légèreté advient alors. Bobin parle du sacré, pas du religieux. Et c’est un sacré pauvre, sans dogme, qui fait écho immédiatement avec le théâtre. Le jeu - On peut associer l’homme qui parle à la figure d’un auteur. Le « je » est incarné. J’envisage le lien aux spectateurs un peu comme on accueille des gens chez soi. Une conversation. Le rapport au public est bienveillant, direct, vif. Le quatrième mur est percé régulièrement par l’adresse, les déplacements. L’homme va dans le public, regarde l’espace avec eux, y retourne, s’assoit à la table, converse avec le musicien. « Jouer sans jouer ». Travailler sur un jeu fluide, sans emphase, sobre et laissant beaucoup de place à la spontanéité. S’éloigner radicalement de la figure de l’auteur ermite, mystique et sage. Bobin est bien plus subversif que cela. Il se situe bien plus du côté du silence et de l’éclat de rire. La musique - La musique de Yann Féry se crée en direct, à chaque représentation. Formée d’un assemblage de sons de guitare, de percussions et de voix, elle est une forme d’artisanat électro- acoustique que les spectateurs voient s’inventer chaque soir devant eux. La fonction de la musique est double: elle accompagne la parole, la soutient, l’éclaire. Mais elle est aussi un langage à part entière, un langage qui « prend le relais » pour ainsi dire, quand les mots s’approchent de l’innommable. L’espace - Bobin parle de « la chambre d’écriture ». « Ce que j’appelle ici la chambre d’écriture, ce n’est pas un lieu, pas même un espace ouvert par le silence, mais le simple déploiement des forces qui dorment en moi, comme elles dorment en chacun. » Un espace sobre, reproduisant les indices d’un intérieur. Une table, une chaise, quelques feuilles. Au centre de l’espace, un bouquet de fleurs, suspendu à un mètre quatre vingt dix du sol. A mi-chemin entre le ciel et la terre. C’est le point de convergence du regard, tant du public que de l’homme qui parle. Comme dans la perspective en peinture. Dans l’ikebana japonais, on exprime la nature humaine dans l’agencement des fleurs. A travers ce bouquet, c’est la nature qui s’exprime, peut-être même de la nature humaine, un ailleurs sans doute, un support de contemplation. Peut-être tout le spectacle est une tentative pour dire un bouquet de fleurs. « Le regard est vacant, libéré. il ne choisit plus. On voit, enfin. On voit les choses, celles que la pourpre des mots obscurcit, étouffe. On voit, enfin. » Yan Allegret Juillet 2017

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