L’ENSAB vous donne RDV Jeudi 24/04/2025 à 18h _ Entrée libre
Evénement inscrit dans le cadre de la Programmation culturelle de l'ENSAB 2024/2025
Thématique : par Julia TOURNAIRE [Maîtresse de conférences TPCAU et VT ENSA Bretagne]
https://www.rennes.archi.fr/culture-architecturale/conferences-2/
Maîtresse de conférence en sociologie à l’université de Lille, Constance Rimlinger a réalisé sa thèse de doctorat sur un pan du mouvement de retour à la terre : les installations rurales portées par des personnes féministes et minoritaires, qui créent des lieux de vie et de travail alternatifs. L’analyse de leurs trajectoires et de la multipositionnalité de leurs engagements a donné lieu à un ouvrage, Féministes des champs. Du retour à la terre à l’écologie queer, publié aux Presses Universitaires de France en 2024, ainsi qu’à plusieurs articles, dont « Féminin sacré et sensibilité écoféministe. Pourquoi certaines femmes ont toujours besoin de la Déesse » (2021) et « Ni Dieu ni maître (boucher). L’expérience d’un sanctuaire végane anarcha-féministe » (2022). Actuellement, Constance Rimlinger participe à un projet de recherche pluridisciplinaire dans le Nordeste brésilien, autour des relations société-milieu et des problématiques d’adaptation et de transition écologique face à l’Anthropocène.
Au cours de la conférence « Habiter une terre de femmes. Une expérience incarnée du séparatisme et de l’écoféminisme » nous reviendrons dans un premier temps sur l’histoire de ce mouvement transnational encore peu connu que constituent les terres de femmes séparatistes, qui ont émergé à partir des années 1970 aux Etats-Unis puis ont essaimé dans différents pays occidentaux et existent encore de nos jours. Cette mise en contexte s’arrêtera notamment sur la vision à l’origine de ces expériences communautaires et sur les circulations d’idées et de personnes ayant contribué à façonner une culture spécifique, qui entremêle étroitement un engagement féministe, une fierté lesbienne et un souci de reconnexion à l’environnement.
À partir de là, nous développerons ensuite plus spécifiquement le rapport au milieu de vie et à l’habitat, en s’intéressant aussi bien aux rapports qu’entretiennent les femmes des terres aux écosystèmes dans lesquels elles s’inscrivent – notamment les forêts de l’Oregon – qu’à l’aménagement des espaces extérieurs et intérieurs. Il sera question notamment de la « féminisation » du paysage commenté par différentes chercheuses s’étant intéressées aux terres de femmes et de la place de l’autoconstruction dans le projet d’émancipation. Les cabanes en bois érigées sur les terres répondent à des enjeux pratiques tout en remplissant des fonctions symboliques. Nous nous y intéresserons en examinant plus particulièrement le cas de We’Moon Land, une des premières terres de femmes, créée en 1973 dans l’Oregon, et toujours habitée aujourd’hui.
Source : Open Agenda
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