Co-auteur avec le professeur et néolithicien Jean Guilaine (membre de l’Institut) de l'essai « Le Sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique », le Docteur Jean Zammit a apporté son expertise médicale à l'interprétation des traumatismes sur les squelettes anciens du Néolithique et plus généralement sur les origines de la violence individuelle et collective en Préhistoire. La « préhistoire des maladies », avec les épidémies, les troubles de l’alimentation, les lésions traumatiques, les anomalies génétiques, etc. fut le sujet de la conférence qu'il présenta aux Estivales de la Malepère en 2002, avec cette conclusion : « Les maladies de la préhistoire humaine préparent directement l'état de santé de notre planète à l'orée du XXIème siècle ». Ainsi, les visages de la violence humaine préhistorique, présentées lors de cette conférence, préfigurent déjà ceux de nos guerres et conflits actuels, qu’ils soient mondiaux, régionaux ou subversifs. L’agressivité et son corollaire actif, l’agression, font partie des comportements basiques les plus universaux chez les êtres vivants. La prédation au sens large du terme en est l’expression la plus connue (« Manger pour ne pas être mangé »). Toutefois, et notamment chez les Vertébrés où la cérébralisation du système nerveux devient de plus en plus importante tout au long des temps géologiques, cette agressivité va s’amplifier mais surtout devenir collective, comme on le voit chez les Carnivores, tels les Loups, chassant en meute. Nos ancêtres primates possédaient déjà bon nombre de comportements violents collectifs, une sorte « d’agressivité en bande organisée » que nos singes actuels ont perpétué, voire amplifié. Ce fût là l’une des grandes révélations primatologiques que mit en évidence l’éthologue Jane Goodall dès le début des années 1970. La préhistoire humaine montre ainsi une lente montée de la violence collective armée depuis le plus ancien Paléolithique jusqu’au Néolithique le plus récent, culminant à l’Âge du bronze. Ces comportements agressifs, « ces visages de la violence », dans leur polymorphisme et leur pluralité causale, prépareront ainsi directement les guerres de l’Antiquité, comme l’attestent les premières écritures, puis nos conflits contemporains dont la menace nucléaire représente l’un des aspects les plus terrifiants. Jean Zammit dédicacera l'ouvrage : « Le Sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique », Éditions du Seuil. Programme complet des Estivales de la Malepère
Source : Open Agenda
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