Visite guidée de l'Eglise Notre Dame des Marais - Eglise Notre-Dame-des-Marais

L'église Notre Dame des Marais : un peu d'histoire

L'église Notre Dame des Marais (surnommée "la Cathédrale" par les Fertois) est un remarquable édifice de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance. Elle est souvent considérée comme le deuxième plus beau monument religieux de la Sarthe après la Cathédrale Saint Julien du Mans. Elle tire son nom des marais asséchés sur lesquels elle a été édifiée.

Elle fait partie de la première liste d'édifices classés monuments historiques en 1840 par Prosper Mérimée. 30 de ses vitraux l'ont été par la suite. Elle est citée dans de nombreux ouvrages et bien connue des historiens de l'art et architectes. Elle est réputée pour son chœur de style Renaissance, ses vitraux, ses bas reliefs et son orgue au buffet en nid d'hirondelle. Elle compte également de nombreuses œuvres d'art, notamment les demi-reliefs en albâtre visibles dans le trésor de la sacristie.

L'histoire de l'église Notre Dame des Marais débute bien après celle de La Ferté-Bernard. .

Lors de sa fondation vers 1023-1027, ce qui deviendra plus tard La Ferté-Bernard est une forteresse défensive (voir brochure du Château pour de plus amples informations). Elle est alors située sur la paroisse de Cherré dont elle dépend. N'étant pas une paroisse, elle ne peut donc s'enorgueillir d'une église, mais uniquement de chapelles.

En 1366, les bourgeois de la ville, dirigés par Jean Croupet, obtiennent que le bourg aux pieds du château devienne une paroisse indépendante. Forts de leur succès, ils entament la construction d'une église digne de ses habitants. En 1408, la reprise des troubles de la Guerre de Cent Ans fait cesser les travaux pour quelques décennies.

Vers 1450, pour remercier la ville de son soutien sans faille au roi de France Charles VII, sa belle-mère, Yolande d'Aragon offre à la ville des reliques qui attireront des pèlerins et susciteront des dons pour la construction de l'église.

Dès lors, la construction reprend. Elle débute par l'érection de la nef (1450-1480). Le clocher sera édifié entre 1480 et 1530. Puis, ce sera le tour du chœur (1525-1596), dont la construction fut perturbée par les Guerres de Religion.

Enfin, une chapelle latérale, devenue sacristie et salle du trésor, est ajoutée entre 1616 et 1624.

La dernière étape fut l'ajout de la flèche au XIXe siècle.

L'architecture de l'église Notre Dame des Marais

L'église Notre Dame des Marais a été construite en 4 étapes réparties sur presque 300 ans. Cette particularité se retrouve dans les styles architecturaux de l'église.

La nef et le clocher, construits entre 1450 et 1530, sont de style gothique flamboyant. Cette architecture est reconnaissable aux fenêtres aux réseaux en forme de flammes et aux fausses fenêtres à l'intérieur de la nef. Ce style architectural est relativement sobre, comparé notamment au chœur construit plus tard.

Le chœur (1526-1596) est la plus belle partie de l'église. De style Renaissance, il est remarquable par la richesse du décor et par des spécificités techniques comme les voûtes plates. Il est doté de grandes fenêtres et de voûtes en croisées d'ogives culminant à 24 mètres. Conçu à l'image des plus grands édifices religieux, il est composé de 3 niveaux d'élévation, contrebutés d'arcs-boutants. Son décor est principalement concentré sur sa façade Sud, tournée vers la ville. A l'inverse, la façade Nord est très sobre et peu décorée. Cette différence d'explique du fait qu'au Nord se trouvaient la muraille et le cimetière de La Ferté-Bernard.

L'ornementation est surprenante pour un édifice religieux. Sur le garde corps du toit, on peut y lire des extraits de cantiques et y voir des bustes inspirés de l'Histoire Antique tels que Jules César et Cléopâtre.

Enfin, la chapelle funéraire (1616-1624) a été financée et construite par une pieuse dame, Marie de Vabres, pour lui servir de tombeau. Elle a rapidement été transformée en sacristie puis en salle du trésor de l'église.

Le caractère exceptionnel de l'édifice tient autant à sa richesse architecturale, représentative du foisonnement intellectuel des XVème et XVIème siècles, qu'à ses proportions, représentatives de l'ambition et de la volonté de paraître de ses commanditaires, puisque lors de sa construction, la ville de La Ferté-Bernard