Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, affiche une inconvenante liberté. Féministe sans avoir à le revendiquer, aimant les femmes, désirant les hommes, Colette aura vécu sans retenue tout ce que ses envies et ses refus lui auront dicté. Figure moderne et complexe, romancière, mime, comédienne, reporter, critique dramatique, éditrice, scénariste, publicitaire et même marchande de produits de beauté, la République lui accorda des obsèques nationales, bien qu’elle défrayât la chronique de la Belle Époque en dévoilant un sein nu sur scène et s’affichant au bras de Mathilde de Morny, l’amoureuse des bêtes et des chats.
Cléo Sénia joue, chante, danse et manie l’art de l’effeuillage pour s’émanciper à travers la figure de cette écrivaine française, née il y a cent-cinquante ans à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Tout l’univers de Colette se mélange à celui de Cléo pour créer un pont entre les deux époques. La comédienne devient un personnage à part entière du spectacle, et se livre sur cette rencontre et sa quête d’appropriation de Colette, agrémenté de passages chantés. Claudine, personnage né de la plume de Colette dans son premier roman, intervient par des apparitions vidéos, comme un double d’elle-même. Cette narration en miroir ouvre la réflexion sur les codes actuels du féminisme et de la liberté après plus d’un siècle de combat. Ont-ils évolué ou persisté ?
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